Peindre et se remettre au dessein de soi, pour réveiller la vie sous les fatras de l’existence, pour ramener l’être dans sa demeure. Etre créatif c’est avoir le sentiment que la vie vaut la peine d’être vécue. C’est retrouver aussi le goût du quotidien. Un élan qui ne vient que lorsque l’on est au plus près de son corps et donc dans un processus vital. Quand nos parties dissociées en souffrance cherchent un chemin d’unité. Laisser ces forces de vie se déployer, s’organiser. Peindre pour relier nos espaces morcelés.
Jouer avec la matière et la couleur pour se confronter à ses images, issues des profondeurs. Les apprivoiser grâce au regard organisateur. Chercher le recul qui convient, la bonne distance pour mieux jouer et se séparer. Un dialogue est alors rendu possible. Image d’introspection, de transformation, image archaïque, image de réparation, de projection, il faut être prêt à se laisser surprendre.
« Un peu comme l’enfant appuie son oreille contre le coquillage pour entendre le bruit de la mer ; l’homme se colle aux images pour entendre le bruit humain. » Serge Tisseron